
La santé de nos compagnons à quatre pattes mérite une attention constante et rigoureuse. Le contrôle annuel des soins préventifs représente bien plus qu'une simple visite de routine chez le vétérinaire – c'est un investissement fondamental dans la longévité et la qualité de vie de nos animaux. Ces bilans réguliers permettent de détecter précocement des affections silencieuses, d'ajuster les protocoles de vaccination et d'antiparasitaires, et d'adapter l'alimentation aux besoins spécifiques de chaque animal. Les statistiques révèlent qu'un examen annuel détecte des anomalies nécessitant un traitement chez près de 15% des chiens adultes et 40% des chiens seniors, démontrant ainsi l'importance cruciale de cette démarche préventive. Dans une époque où la médecine vétérinaire évolue rapidement, ces contrôles constituent le pilier d'une approche proactive de la santé animale.
Examens cliniques complets : protocoles vétérinaires modernes
L'examen clinique annuel constitue la pierre angulaire de la médecine préventive vétérinaire moderne. Loin de se limiter à une simple auscultation générale, il s'agit désormais d'un protocole sophistiqué et complet qui évalue méthodiquement chaque système physiologique de l'animal. Le vétérinaire effectue une observation minutieuse de l'apparence générale, de la démarche, du comportement, puis procède à la prise des constantes vitales : température, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire et temps de remplissage capillaire. L'examen se poursuit par une évaluation approfondie des muqueuses, des ganglions lymphatiques, de la peau et du pelage, ainsi qu'une palpation abdominale complète.
Les protocoles vétérinaires modernes intègrent également l'évaluation du score corporel (BCS) et du score de condition musculaire (MCS), deux paramètres essentiels pour suivre l'évolution pondérale de l'animal et détecter précocement tout signe de sarcopénie, particulièrement chez les animaux seniors. Cette approche standardisée permet d'établir des valeurs de référence pour chaque animal et de suivre leur évolution au fil des années, créant ainsi une véritable carte d'identité médicale personnalisée.
Les technologies de pointe ont considérablement enrichi ces examens cliniques, avec l'intégration d'outils de diagnostic tels que la tonométrie pour la mesure de la pression intraoculaire, l'otoscopie numérique pour l'examen des conduits auditifs, ou encore les tests rapides au chevet du patient pour le dépistage de pathologies spécifiques. Ces avancées permettent d'optimiser la précision diagnostique dès le premier niveau d'examen.
Auscultation cardiaque et dépistage précoce des cardiopathies canines
L'auscultation cardiaque constitue un moment crucial de l'examen clinique annuel. À l'aide d'un stéthoscope, le vétérinaire évalue le rythme, la fréquence et l'intensité des bruits cardiaques, tout en recherchant d'éventuels souffles ou arythmies. Cette étape est particulièrement importante pour le dépistage précoce des cardiopathies canines, dont certaines affectent jusqu'à 10% des chiens selon leur race et leur âge. Des races comme le Cavalier King Charles, le Doberman ou le Boxer présentent des prédispositions génétiques à certaines cardiopathies qui peuvent être détectées par une auscultation attentive avant même l'apparition des symptômes cliniques.
Lors de la détection d'un souffle cardiaque, même discret, le vétérinaire peut recommander des examens complémentaires tels qu'une échocardiographie pour évaluer précisément la structure et la fonction cardiaques. L'intérêt majeur de ce dépistage précoce réside dans la possibilité d'instaurer un traitement avant l'apparition de signes cliniques d'insuffisance cardiaque, ce qui peut significativement prolonger l'espérance de vie de l'animal et maintenir sa qualité de vie.
Des études récentes ont démontré que l'instauration d'un traitement précoce dans certaines cardiopathies, comme la maladie valvulaire dégénérative mitrale (MVDM), peut retarder de plusieurs années l'apparition des symptômes d'insuffisance cardiaque congestive. Ce gain considérable en termes de qualité et de quantité de vie souligne l'importance capitale de l'auscultation cardiaque lors du contrôle annuel.
Tests sanguins CBC et biochimie : marqueurs biologiques essentiels
L'analyse sanguine représente une composante fondamentale de l'examen annuel préventif. Elle comprend généralement deux volets complémentaires : la numération formule sanguine (CBC) et le profil biochimique. La CBC évalue les populations cellulaires sanguines – globules rouges, globules blancs et plaquettes – et permet de détecter des anomalies telles que l'anémie, les infections ou les troubles de la coagulation. Le profil biochimique, quant à lui, mesure les concentrations d'enzymes, d'électrolytes et d'autres substances qui reflètent le fonctionnement des principaux organes comme le foie, les reins ou le pancréas.
Ces analyses sanguines présentent un double intérêt en médecine préventive. D'une part, elles permettent d'établir des valeurs de référence individuelles pour chaque animal lorsqu'il est en bonne santé, créant ainsi une base de comparaison précieuse pour les analyses futures. D'autre part, elles peuvent révéler des anomalies précoces avant même l'apparition de symptômes cliniques. Par exemple, une légère élévation des enzymes hépatiques ou de la créatinine sérique peut signaler respectivement un début d'affection hépatique ou rénale, bien avant que ces organes ne montrent des signes de défaillance fonctionnelle.
Pour les animaux seniors (généralement à partir de 7-8 ans chez les chiens moyens et grands, et 10-12 ans chez les chats), ces analyses sanguines sont particulièrement pertinentes et peuvent être recommandées tous les six mois. Les modifications des marqueurs biologiques peuvent orienter vers des interventions précoces, comme des ajustements alimentaires ou la mise en place de traitements de soutien, qui ralentiront significativement la progression des maladies chroniques liées à l'âge.
Imagerie préventive : radiographies et échographies abdominales
L'imagerie médicale préventive s'est considérablement développée en médecine vétérinaire ces dernières années. Bien qu'elle ne soit pas systématiquement incluse dans les examens annuels de routine, elle est de plus en plus recommandée pour certaines catégories d'animaux présentant des facteurs de risque spécifiques. Les radiographies thoraciques peuvent être indiquées chez les races prédisposées aux affections cardio-respiratoires ou chez les animaux seniors, tandis que les échographies abdominales sont particulièrement utiles pour évaluer précocement la structure des organes abdominaux comme le foie, la rate, les reins ou la vessie.
L'échographie abdominale préventive présente un intérêt majeur dans la détection précoce de modifications organiques subtiles, comme de petites masses spléniques, des calculs vésicaux asymptomatiques ou des modifications de l'échostructure rénale évocatrices d'une maladie rénale chronique débutante. Une étude récente a montré que jusqu'à 15% des chiens et chats asymptomatiques de plus de 8 ans présentaient des anomalies significatives à l'échographie abdominale, justifiant une intervention médicale ou chirurgicale.
L'imagerie préventive s'étend également à d'autres modalités comme l'échocardiographie pour les races à risque cardiaque, ou la radiographie articulaire pour les races prédisposées aux dysplasies. Ces examens spécialisés s'inscrivent dans une démarche préventive ciblée, adaptée au profil de risque individuel de chaque animal, et constituent un complément précieux à l'examen clinique standard.
Contrôle dentaire et prévention des parodontites félines
La santé bucco-dentaire représente un aspect souvent sous-estimé mais crucial de la santé globale des animaux de compagnie. Les statistiques sont éloquentes : plus de 70% des chats et 80% des chiens de plus de trois ans présentent des signes de maladie parodontale à divers degrés. Cette affection, qui débute par une accumulation de plaque dentaire et évolue vers une gingivite puis une parodontite, peut avoir des répercussions systémiques importantes, affectant notamment les reins, le foie et le cœur par le biais de bactériémies chroniques.
Le contrôle dentaire annuel permet d'évaluer précisément le stade de santé bucco-dentaire de l'animal et de détecter précocement toute anomalie comme les fractures dentaires, les résorptions dentaires félines ou les tumeurs buccales. L'examen comprend l'évaluation de l'accumulation de tartre, du degré d'inflammation gingivale, de la mobilité dentaire et de l'halitose. Un système de gradation standardisé de la maladie parodontale (de 0 à 4) permet de quantifier objectivement l'état bucco-dentaire et de suivre son évolution au fil du temps.
La prévention des parodontites félines revêt une importance particulière en raison de la prévalence élevée des résorptions odontoclastiques félines (FORL) qui touchent jusqu'à 60% des chats adultes. Ces lésions, extrêmement douloureuses mais souvent asymptomatiques pour le propriétaire, ne peuvent être détectées qu'à travers un examen bucco-dentaire approfondi, parfois complété par des radiographies dentaires. La détection précoce permet d'instaurer des mesures préventives adaptées, allant du simple conseil d'hygiène bucco-dentaire à domicile jusqu'au détartrage professionnel sous anesthésie générale.
Vaccination et immunité : calendrier actualisé 2024
Les protocoles vaccinaux ont considérablement évolué ces dernières années, passant d'une approche standardisée à une stratégie personnalisée tenant compte du mode de vie, de l'âge et des risques spécifiques de chaque animal. Le calendrier vaccinal 2024 reflète cette tendance à l'individualisation, distinguant clairement les vaccins core (essentiels pour tous les animaux) des vaccins non-core (recommandés selon les facteurs de risque). Cette évolution s'appuie sur une meilleure compréhension de la durée d'immunité conférée par les vaccins modernes et sur le principe de minimisation des interventions médicales inutiles.
La vaccination reste néanmoins un pilier fondamental de la médecine préventive, protégeant les animaux contre des maladies infectieuses potentiellement graves, voire mortelles. Le bilan annuel permet d'évaluer précisément les besoins vaccinaux de chaque animal en fonction de son exposition aux risques et de son statut immunitaire, évitant ainsi tant la sous-protection que la sur-vaccination. Cette approche raisonnée de la vaccination s'inscrit dans une démarche plus large de médecine préventive individualisée.
La vaccination ne doit plus être considérée comme un acte routinier et standardisé, mais comme une démarche médicale réfléchie, personnalisée pour chaque animal selon son profil de risque individuel et son environnement.
Protocole vaccinal core pour chiens : CHPL et rage
Le protocole vaccinal de base ( core ) pour les chiens comprend la protection contre quatre maladies majeures : la maladie de Carré (C), l'hépatite de Rubarth (H), la parvovirose (P) et la leptospirose (L), regroupées sous l'acronyme CHPL. À ces quatre valences s'ajoute la vaccination contre la rage, obligatoire dans certains contextes réglementaires (voyages internationaux, certaines zones géographiques) et fortement recommandée dans tous les cas en raison du caractère zoonotique et létal de cette maladie.
Pour les jeunes chiots, le protocole initial prévoit généralement une série de primovaccinations débutant entre 6 et 8 semaines d'âge, avec des rappels espacés de 3 à 4 semaines jusqu'à l'âge de 16 semaines, suivi d'un rappel à 1 an. Après cette primo-immunisation complète, les rappels contre la maladie de Carré, l'hépatite de Rubarth et la parvovirose peuvent désormais être espacés tous les 3 ans pour de nombreux vaccins, tandis que la protection contre la leptospirose nécessite un rappel annuel en raison de sa durée d'immunité plus limitée.
Le calendrier 2024 tient compte des dernières données scientifiques concernant la durée d'immunité et intègre des vaccins de nouvelle génération qui offrent une protection plus large, notamment contre la leptospirose avec des vaccins couvrant jusqu'à 4 sérovars différents (L4). Cette évolution est particulièrement pertinente face à l'augmentation de la prévalence de certains sérovars de leptospires dans l'environnement, probablement liée aux changements climatiques et à l'urbanisation de la faune sauvage.
Vaccination féline : typhus, coryza et leucose
Chez les chats, le protocole vaccinal de base comprend la protection contre le typhus félin (panleucopénie féline) et le complexe respiratoire félin (coryza), incluant l'herpèsvirus félin (FHV-1) et le calicivirus félin (FCV). Ces vaccins sont considérés comme essentiels pour tous les chats, indépendamment de leur mode de vie. La vaccination contre la leucose féline (FeLV), auparavant systématique, est désormais considérée comme non-core et recommandée principalement pour les chats ayant accès à l'extérieur ou vivant en collectivité.
Le schéma de primovaccination féline comprend généralement deux injections espacées de 3 à 4 semaines, débutant vers l'âge de 8-9 semaines, suivies d'un rappel un an plus tard. Pour les chats adultes, les recommandations actuelles préconisent des rappels tous les 3 ans pour le typhus félin, tandis que les rappels contre le coryza
restent parfois annuels, notamment chez les chats à haut risque comme ceux vivant en collectivité ou présentant des antécédents d'infections respiratoires chroniques. Pour la leucose féline, un rappel tous les 2 à 3 ans est généralement suffisant après la primovaccination et le premier rappel annuel.Les vaccins félins modernes ont considérablement amélioré leur innocuité, réduisant notamment l'incidence des sarcomes post-vaccinaux, une complication rare mais grave. L'utilisation de vaccins sans adjuvant et l'administration dans des sites anatomiques spécifiques (membres plutôt que région interscapulaire) font partie des recommandations actuelles pour minimiser ce risque. Le bilan annuel permet d'évaluer précisément les besoins vaccinaux de chaque chat en tenant compte de son âge, de son état de santé et de son exposition aux risques infectieux.
Immunisation contre les maladies émergentes : leishmaniose et maladie de lyme
Les changements climatiques et l'intensification des déplacements des animaux ont contribué à l'émergence ou à l'extension géographique de certaines maladies infectieuses, nécessitant une adaptation des stratégies vaccinales. La leishmaniose canine, autrefois cantonnée au bassin méditerranéen, progresse désormais vers le nord, tandis que la maladie de Lyme (borréliose) étend son aire de distribution avec l'expansion des populations de tiques. Ces évolutions épidémiologiques justifient l'intégration de ces vaccinations dans les protocoles préventifs pour les animaux exposés.
La vaccination contre la leishmaniose est désormais recommandée pour tous les chiens vivant ou séjournant régulièrement dans les zones endémiques, qui s'étendent désormais jusqu'à certaines régions du centre de la France. Le protocole comprend une primovaccination en trois injections espacées de trois semaines, suivie de rappels annuels. Il est important de noter que cette vaccination n'offre pas une protection complète mais réduit significativement le risque d'infection clinique, et doit s'intégrer dans une stratégie préventive globale incluant la lutte contre les phlébotomes vecteurs.
Concernant la maladie de Lyme, la vaccination est recommandée pour les chiens vivant dans des zones à forte prévalence de tiques infectées ou ayant des activités augmentant leur exposition (chasse, randonnée en forêt). Le protocole standard comprend deux injections à 3-4 semaines d'intervalle, suivies d'un rappel annuel, idéalement administré avant la saison d'activité des tiques. L'efficacité de cette vaccination doit être complétée par une protection antiparasitaire externe efficace contre les tiques, vecteurs de la maladie.
Titrages sérologiques et personnalisation des rappels vaccinaux
L'évolution majeure dans l'approche de la vaccination vétérinaire concerne l'utilisation croissante des titrages sérologiques pour personnaliser les protocoles de rappel. Cette méthode consiste à mesurer le taux d'anticorps spécifiques contre certains agents pathogènes, permettant d'évaluer objectivement le niveau de protection immunitaire résiduel de l'animal. Cette approche, plus précise que le simple respect d'un calendrier temporel, permet d'adapter les rappels aux besoins réels de chaque individu.
Les titrages sérologiques sont particulièrement pertinents pour les maladies virales comme la maladie de Carré, l'hépatite de Rubarth et la parvovirose chez le chien, ou le typhus félin, pour lesquelles la protection immunitaire peut persister plusieurs années après la vaccination. En revanche, ils sont moins utiles pour des maladies comme la leptospirose ou la borréliose, où la protection décline plus rapidement ou est médiée par d'autres mécanismes immunitaires que les anticorps circulants.
Cette personnalisation des rappels vaccinaux présente plusieurs avantages : elle évite les vaccinations inutiles lorsque le niveau d'anticorps reste protecteur, elle identifie les animaux nécessitant des rappels plus fréquents en raison d'une réponse immunitaire suboptimale, et elle peut rassurer les propriétaires inquiets des effets secondaires potentiels de la vaccination. Le bilan annuel constitue le moment idéal pour discuter de cette option avec le vétérinaire et déterminer si le titrage sérologique est approprié pour un animal particulier.
Parasitologie préventive et traitements antiparasitaires
La lutte contre les parasites internes et externes constitue un volet fondamental de la médecine préventive vétérinaire. Au-delà de l'inconfort qu'ils peuvent provoquer, ces parasites sont responsables ou vecteurs de nombreuses maladies potentiellement graves, tant pour les animaux que pour l'Homme dans le cas des zoonoses. Une stratégie antiparasitaire efficace doit s'appuyer sur une connaissance précise des cycles parasitaires, des facteurs de risque individuels et des produits disponibles, pour établir un protocole personnalisé et évolutif.
Les traitements antiparasitaires modernes ont considérablement évolué ces dernières années, offrant des solutions plus efficaces, plus durables et souvent plus faciles à administrer. Le développement de molécules à spectre large et à action prolongée permet désormais de proposer des protocoles simplifiés, améliorant l'observance par les propriétaires. Cependant, cette simplification ne doit pas faire oublier la nécessité d'adapter le choix des produits et la fréquence d'administration aux risques spécifiques de chaque animal.
Le bilan annuel offre l'opportunité d'évaluer l'efficacité de la stratégie antiparasitaire en cours, de la réajuster si nécessaire, et d'informer les propriétaires sur les risques émergents ou saisonniers. Cette réévaluation régulière est d'autant plus importante que l'épidémiologie parasitaire évolue constamment sous l'influence des changements climatiques, de l'urbanisation et des mouvements d'animaux.
Vermifugation stratégique selon l'âge et le mode de vie
La vermifugation contre les parasites internes ne devrait plus être envisagée comme une simple routine calendaire identique pour tous les animaux. Une approche stratégique, tenant compte de multiples facteurs individuels, permet d'optimiser la protection tout en limitant les traitements inutiles. L'âge de l'animal constitue un premier facteur déterminant : les jeunes animaux, particulièrement susceptibles aux infestations parasitaires et à leurs conséquences cliniques, nécessitent des protocoles plus intensifs que les adultes.
Pour les chiots et chatons, une vermifugation toutes les 2 semaines est recommandée jusqu'à l'âge de 2 mois, puis mensuelle jusqu'à 6 mois. Pour les adultes, la fréquence optimale dépend essentiellement du mode de vie et de l'environnement : un chien vivant exclusivement en appartement avec des sorties en milieu urbain présente un risque parasitaire bien moindre qu'un chien de chasse évoluant en milieu rural ou qu'un chat ayant accès à l'extérieur et chassant régulièrement. Pour les animaux à faible risque, une vermifugation trimestrielle peut suffire, tandis que ceux à haut risque bénéficieront d'un traitement toutes les 4 à 6 semaines.
La présence d'enfants ou de personnes immunodéprimées dans le foyer constitue un facteur de risque supplémentaire à prendre en compte, en raison du potentiel zoonotique de certains parasites comme Toxocara canis ou Echinococcus granulosus. Dans ces contextes, une vermifugation plus fréquente peut être recommandée, même pour des animaux à mode de vie théoriquement à faible risque. Le bilan annuel permet d'établir précisément ce profil de risque et d'adapter en conséquence le protocole de vermifugation.
Protection contre les ectoparasites : puces, tiques et agents pathogènes vectorisés
La lutte contre les ectoparasites dépasse largement la simple question du confort de l'animal – elle constitue une barrière essentielle contre de nombreuses maladies vectorielles potentiellement graves. Les puces peuvent transmettre la dipylidiose ou la bartonellose, tandis que les tiques sont vecteurs de maladies comme la piroplasmose, l'ehrlichiose, l'anaplasmose ou la maladie de Lyme. La prévention efficace de ces infestations est donc un enjeu majeur de santé animale et, dans certains cas, de santé publique.
L'arsenal thérapeutique contre les ectoparasites s'est considérablement enrichi ces dernières années, avec l'émergence de nouvelles classes d'antiparasitaires comme les isoxazolines (fluralaner, afoxolaner, sarolaner) qui offrent une efficacité prolongée contre plusieurs types d'ectoparasites. Ces molécules, disponibles sous forme de comprimés appétents ou de solutions spot-on, assurent une protection durant 1 à 3 mois selon les produits. Parallèlement, des formulations à libération prolongée comme les colliers imprégnés peuvent offrir une protection jusqu'à 8 mois, particulièrement adaptée aux animaux difficiles à traiter ou aux propriétaires peu observants.
Le choix du produit antiparasitaire doit tenir compte non seulement de l'efficacité contre les parasites ciblés, mais aussi de la facilité d'administration, de la durée d'action, des éventuelles contre-indications (notamment chez les animaux épileptiques ou les femelles gestantes et allaitantes) et des préférences du propriétaire. Le bilan annuel permet d'évaluer ces différents aspects et de sélectionner la solution la plus adaptée à chaque situation individuelle, tout en vérifiant l'efficacité des traitements en cours et en informant le propriétaire sur les risques saisonniers spécifiques à sa région.
Protocoles préventifs spécifiques pour animaux d'extérieur
Les animaux ayant accès à l'extérieur, qu'il s'agisse de chats libres de leurs mouvements ou de chiens évoluant régulièrement en milieu naturel, présentent des risques parasitaires nettement supérieurs à leurs congénères strictement domestiques. Ces animaux nécessitent des protocoles préventifs renforcés, tant en termes de fréquence que de spectre d'action des produits utilisés. L'exposition aux vecteurs et aux hôtes intermédiaires de nombreux parasites justifie cette vigilance accrue.
Pour les chats d'extérieur, le risque accru d'infestation par les puces et les tiques, mais aussi de contamination par les helminthes lors de la chasse de proies (rongeurs, oiseaux), impose une protection quasi-continue. Les produits à large spectre combinant action contre les parasites internes et externes sont particulièrement adaptés à ces situations. La fréquence des traitements doit être adaptée à l'intensité de l'exposition : un chat rural chassant quotidiennement nécessitera une protection plus intensive qu'un chat urbain sortant occasionnellement dans un jardin clos.
Pour les chiens ayant des activités extérieures spécifiques, comme la chasse ou la randonnée en forêt, des précautions supplémentaires s'imposent contre certains risques particuliers. La protection contre la piroplasmose, transmise par les tiques et potentiellement fatale, doit être optimale durant les périodes d'activité intense des tiques (printemps et automne principalement). De même, les chiens fréquentant des zones humides ou des points d'eau stagnante présentent un risque accru de leptospirose, justifiant une vaccination avec un vaccin couvrant le maximum de sérovars. Le bilan annuel permet de réévaluer ces risques spécifiques et d'adapter la stratégie préventive aux habitudes de vie de l'animal et aux particularités épidémiologiques locales.
Résistances parasitaires et rotation des principes actifs
L'émergence de résistances parasitaires aux antiparasitaires constitue un défi croissant en médecine vétérinaire, comparable à celui de l'antibiorésistance. Ce phénomène, déjà bien documenté pour certains parasites comme les puces ou les nématodes digestifs, résulte en grande partie de l'utilisation intensive et parfois inappropriée des mêmes molécules sur de longues périodes. La prévention de ces résistances doit désormais faire partie intégrante de toute stratégie antiparasitaire raisonnée.
La rotation des principes actifs représente l'une des approches les plus efficaces pour limiter le développement des résistances. Cette méthode consiste à alterner régulièrement les classes thérapeutiques utilisées, ne permettant pas aux populations parasitaires de s'adapter génétiquement à une pression de sélection constante. Par exemple, alterner des produits à base d'isoxazolines, de lactones macrocycliques et de pyréthrinoïdes peut contribuer à maintenir l'efficacité globale du programme antiparasitaire sur le long terme.
Cette stratégie de rotation doit cependant être mise en œuvre de façon réfléchie, en tenant compte des cycles parasitaires, des saisons à risque et des spécificités locales. Elle ne doit pas non plus compromettre la couverture continue contre les parasites présentant des risques sanitaires majeurs. Le bilan annuel constitue le moment idéal pour évaluer l'historique des traitements, leur efficacité apparente, et envisager une éventuelle modification du protocole antiparasitaire intégrant cette notion de rotation des principes actifs.
Dépistage précoce et prévention des pathologies chroniques
Les maladies chroniques représentent un défi majeur en médecine vétérinaire moderne, affectant significativement la qualité et l'espérance de vie des animaux de compagnie. L'insuffisance rénale chronique, le diabète sucré, les endocrinopathies, les cardiopathies ou encore les maladies articulaires dégénératives constituent les principales affections chroniques rencontrées chez nos compagnons vieillissants. Le dépistage précoce de ces pathologies, avant même l'apparition des symptômes cliniques, représente un objectif central de la médecine préventive.
Ce dépistage repose sur une combinaison d'examens cliniques ciblés, d'analyses biologiques et parfois d'examens d'imagerie. Par exemple, le dosage régulier de la créatinine et de l'urée sanguines, couplé à l'évaluation du rapport protéines/créatinine urinaire et à la densité urinaire, permet de détecter les prémices d'une insuffisance rénale chron