La médecine vétérinaire connaît une évolution remarquable ces dernières années, avec des avancées significatives dans les soins proposés aux animaux de compagnie. Les propriétaires d'animaux sont de plus en plus conscients de l'importance d'une prise en charge médicale complète, allant de la prévention aux soins spécialisés. Cette médicalisation croissante répond aux besoins d'animaux qui vivent plus longtemps et dont le statut au sein des foyers s'est considérablement renforcé. Les cliniques vétérinaires modernes proposent aujourd'hui un arsenal thérapeutique comparable à celui de la médecine humaine, avec des technologies de pointe et des spécialistes formés aux dernières techniques médicales.

Face à cette sophistication des soins, les propriétaires d'animaux sont confrontés à un véritable parcours médical pour leur compagnon, depuis les vaccinations essentielles jusqu'aux interventions chirurgicales complexes. L'approche préventive reste fondamentale dans ce dispositif, permettant d'anticiper de nombreuses pathologies et d'améliorer significativement l'espérance de vie et la qualité de vie des animaux domestiques. La relation entre le vétérinaire, l'animal et son propriétaire s'inscrit désormais dans une démarche globale où chaque décision médicale est prise en tenant compte des spécificités de l'animal et des attentes de son propriétaire.

Médecine préventive et examens cliniques pour animaux domestiques

La médecine préventive constitue la pierre angulaire d'une bonne santé pour les animaux de compagnie. Elle permet d'éviter l'apparition de nombreuses maladies ou de les détecter précocement, favorisant ainsi des traitements moins invasifs et plus efficaces. L'examen clinique régulier représente un moment privilégié pour évaluer l'état général de l'animal, observer son comportement et détecter d'éventuelles anomalies. Ces visites périodiques, idéalement bi-annuelles pour les animaux seniors, permettent d'établir un suivi personnalisé et d'adapter les soins aux besoins spécifiques de chaque animal.

Les vétérinaires recommandent généralement un bilan de santé annuel comprenant un examen clinique complet, des analyses sanguines de base et une évaluation du poids. Pour les animaux plus âgés, ce bilan s'enrichit d'examens complémentaires visant à dépister précocement des affections liées à l'âge comme l'insuffisance rénale, les troubles cardiaques ou les dysfonctionnements endocriniens. Cette approche proactive permet de gagner en moyenne 2 à 4 ans d'espérance de vie pour un animal correctement suivi.

La médecine préventive ne se limite pas à éviter les maladies, elle vise à optimiser la qualité de vie globale de l'animal en intégrant tous les aspects de son bien-être, de la nutrition à l'activité physique en passant par l'équilibre émotionnel.

Protocoles vaccinaux personnalisés selon l'espèce et le mode de vie

Les vaccinations constituent un pilier essentiel de la médecine préventive vétérinaire. Loin des protocoles standardisés d'autrefois, la vaccination moderne s'adapte aux besoins spécifiques de chaque animal en fonction de son espèce, de sa race, de son âge et de son lifestyle . Un chat d'appartement ne sera pas exposé aux mêmes risques qu'un chat ayant accès à l'extérieur, de même qu'un chien vivant en milieu rural n'aura pas les mêmes besoins vaccinaux qu'un animal citadin.

Les vaccins dits core ou essentiels protègent contre les maladies graves et potentiellement mortelles comme la maladie de Carré, l'hépatite de Rubarth et la parvovirose pour les chiens, ou le typhus et le coryza pour les chats. D'autres vaccins, qualifiés de non-core , sont administrés selon l'évaluation des risques propres à chaque animal. Parmi eux, on trouve la vaccination contre la piroplasmose dans les zones endémiques ou contre la toux de chenil pour les chiens fréquentant les collectivités.

L'American Animal Hospital Association (AAHA) et l'American Association of Feline Practitioners (AAFP) ont établi des recommandations vaccinales tenant compte des données scientifiques récentes sur la durée d'immunité. Ces guidelines ont conduit à l'espacement des rappels pour certains vaccins, passant d'une fréquence annuelle à des rappels tous les trois ans pour certaines valences comme la rage.

Dépistage précoce des pathologies héréditaires chez les races prédisposées

Certaines races d'animaux présentent des prédispositions génétiques à développer des pathologies spécifiques. Le dépistage précoce de ces affections permet d'anticiper leur apparition ou de ralentir leur progression grâce à des mesures adaptées. Par exemple, les races brachycéphales comme le Bulldog ou le Carlin sont particulièrement susceptibles de développer le Syndrome Brachycéphale Obstructif qui nécessite une surveillance dès le plus jeune âge.

Les tests génétiques ont considérablement évolué ces dernières années, permettant d'identifier avec précision les porteurs de gènes délétères. Pour les grandes races canines prédisposées à la dysplasie de la hanche, les radiographies précoces permettent d'évaluer le risque et d'adapter l'environnement et l'activité physique de l'animal. Chez le chat, certaines races comme le Maine Coon peuvent être testées pour la cardiomyopathie hypertrophique, une affection cardiaque héréditaire potentiellement grave.

Le dépistage inclut également des examens ophtalmologiques réguliers pour les races prédisposées aux affections oculaires comme l'atrophie progressive de la rétine chez le Caniche ou le Cocker, ou encore des analyses sanguines spécifiques pour détecter les troubles métaboliques comme la polykystose rénale chez le Persan. Ces dépistages précoces s'inscrivent dans une démarche de médecine proactive visant à maximiser la qualité de vie des animaux prédisposés.

Méthodes d'antiparasitage externe et interne adaptées aux animaux urbains

La lutte contre les parasites constitue un aspect fondamental de la prévention en médecine vétérinaire. Les animaux urbains, bien que moins exposés que leurs congénères ruraux à certains parasites, nécessitent néanmoins une protection adaptée. Les protocoles d'antiparasitage doivent tenir compte de l'environnement spécifique de l'animal, de son mode de vie et des risques saisonniers.

Les parasites externes comme les puces et les tiques peuvent provoquer des désagréments importants et transmettre des maladies graves telles que la maladie de Lyme ou l'ehrlichiose. Les nouvelles générations d'antiparasitaires proposent une protection étendue sous diverses formes galéniques : comprimés à action prolongée, pipettes spot-on ou colliers diffuseurs. L' efficacité résiduelle de ces produits s'est considérablement améliorée, offrant désormais une protection pouvant aller jusqu'à 12 semaines pour certaines formulations.

Concernant les parasites internes, les vers ronds (ascaris, ankylostomes) et les vers plats (ténias) représentent les principales menaces. Le rythme de vermifugation recommandé varie selon le risque d'exposition : trimestriel pour un animal adulte à risque modéré, mensuel pour les chiots et chatons en période de croissance. Les animaux urbains accédant à des espaces verts partagés présentent un risque accru de contamination et peuvent nécessiter une protection renforcée.

  • Produits à action combinée (parasites externes et internes)
  • Formulations longue durée réduisant la fréquence d'administration
  • Solutions adaptées aux animaux difficiles à traiter (aromatisation, galéniques innovantes)
  • Protocoles personnalisés selon le niveau d'exposition

Techniques de détartrage et soins bucco-dentaires selon l'AVDC

L'American Veterinary Dental College (AVDC) a établi des standards de soins bucco-dentaires qui font référence dans la profession vétérinaire. Selon leurs estimations, plus de 80% des chiens et 70% des chats de plus de trois ans présentent des signes de maladie parodontale, une affection qui dépasse largement le cadre esthétique et peut avoir des répercussions systémiques graves.

Le détartrage professionnel sous anesthésie générale constitue l'intervention de référence pour traiter les accumulations de tartre et le détartrage supra et sous-gingival. Contrairement aux détartrages sans anesthésie parfois proposés, seule cette technique permet un nettoyage complet et un examen approfondi de la cavité buccale. L'intervention comprend plusieurs étapes : examen oral complet, détartrage ultrasonique, polissage des surfaces dentaires et application de produits protecteurs.

En complément des soins professionnels, l'entretien bucco-dentaire à domicile joue un rôle essentiel. Les brossages réguliers avec des dentifrices enzymatiques spécifiques, l'utilisation de solutions buccales antiseptiques et l'emploi d'aliments ou jouets dentaires contribuent à ralentir la formation de plaque dentaire. Pour être efficace, le brossage dentaire doit idéalement être réalisé quotidiennement, en introduisant progressivement cette routine dès le plus jeune âge de l'animal.

Urgences vétérinaires et prise en charge critique

Les situations d'urgence représentent des moments critiques où la rapidité et la pertinence des soins peuvent faire la différence entre la vie et la mort. La médecine vétérinaire d'urgence s'est considérablement développée ces dernières années, avec la création de centres spécialisés ouverts 24h/24 et équipés pour faire face à toutes les situations critiques. Ces structures disposent d'un plateau technique complet incluant des moyens de réanimation, d'imagerie avancée et de chirurgie d'urgence.

La prise en charge d'un animal en situation critique suit un protocole standardisé inspiré de la médecine humaine, avec l'évaluation primaire des fonctions vitales selon le modèle ABCDE (Airway, Breathing, Circulation, Disability, Exposure). Cette approche systématique permet d'identifier rapidement les défaillances mettant en jeu le pronostic vital et d'établir les priorités thérapeutiques. Les urgences les plus fréquemment rencontrées incluent les traumatismes (accidents de la voie publique, chutes), les intoxications, les problèmes digestifs aigus et les défaillances cardio-respiratoires.

La communication avec le propriétaire constitue un aspect fondamental de la gestion des urgences. L'équipe vétérinaire doit fournir des informations claires sur l'état de l'animal, le pronostic et les options thérapeutiques disponibles, souvent dans un contexte émotionnel intense. La préparation des propriétaires, notamment par la connaissance des signes d'alerte et des gestes de premiers secours, peut significativement améliorer le pronostic en cas d'urgence.

Reconnaissance et intervention lors de syndrome dilatation-torsion d'estomac

Le syndrome de dilatation-torsion de l'estomac (SDTE) représente l'une des urgences les plus graves en médecine vétérinaire, avec une mortalité pouvant atteindre 30% malgré une prise en charge adaptée. Cette affection touche principalement les chiens de grande taille à thorax profond comme le Dogue Allemand, le Setter ou le Braque de Weimar. La rapidité d'intervention constitue un facteur pronostique majeur, le taux de survie diminuant significativement après six heures d'évolution.

Les signes cliniques associés au SDTE incluent une distension abdominale marquée, des tentatives improductives de vomissement, une agitation suivie d'une prostration et une détresse respiratoire. Le diagnostic repose sur l'examen clinique et la radiographie abdominale qui confirme la dilatation gastrique et la malposition caractéristique de l'estomac. La prise en charge immédiate vise à stabiliser l'état cardiovasculaire par une fluidothérapie intensive et à décomprimer l'estomac par trocardisation ou sondage oro-gastrique.

L'intervention chirurgicale constitue le traitement de référence, avec trois objectifs principaux : repositionner l'estomac, évaluer la viabilité des tissus et réaliser une gastropexie préventive pour éviter les récidives. Les techniques de gastropexie ont évolué, privilégiant aujourd'hui les approches mini-invasives comme la gastropexie par laparoscopie qui permet une récupération plus rapide. En post-opératoire, la surveillance se concentre sur les complications potentielles comme les arythmies cardiaques, fréquentes dans ce syndrome.

Protocoles thérapeutiques face aux intoxications domestiques courantes

Les intoxications représentent une cause fréquente d'admission en urgence vétérinaire, avec des agents toxiques variés allant des médicaments aux plantes toxiques en passant par les produits ménagers. La rapidité d'intervention influence directement le pronostic, d'où l'importance d'une reconnaissance précoce des signes cliniques et d'une prise en charge adaptée à chaque toxique.

L'approche thérapeutique initiale vise à limiter l'absorption du toxique et à favoriser son élimination. Selon le délai écoulé depuis l'ingestion et la nature du toxique, l'induction du vomissement peut être envisagée, généralement à l'aide d'apomorphine chez le chien ou de xylazine chez le chat. Cette procédure est contre-indiquée en cas d'ingestion de produits caustiques ou pétroliers et chez les animaux présentant des troubles neurologiques. L'administration de charbon activé constitue une étape complémentaire pour adsorber les toxiques encore présents dans le tube digestif.

Pour certaines intoxications spécifiques, des antidotes existent et peuvent significativement améliorer le pronostic. On peut citer la N-acétylcystéine pour l'intoxication au paracétamol, la vitamine K1 pour les anticoagulants rodenticides ou le 4-méthylpyrazole pour l'

éthylène glycol ou antigel, l'atropine pour les intoxications aux organophosphorés, et le flumazénil pour les benzodiazépines. Ces antidotes doivent être administrés selon des protocoles précis tenant compte du poids de l'animal et du délai post-ingestion.

Les traitements de soutien jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des intoxications. La fluidothérapie favorise l'élimination rénale des toxiques et prévient les lésions rénales induites par certains agents comme les AINS ou le raisin. La protection gastrique par des antiémétiques et des pansements gastriques contribue à limiter les lésions digestives, particulièrement en cas d'ingestion de produits irritants. Un monitoring étroit des paramètres vitaux et des analyses biochimiques régulières permettent d'adapter le traitement à l'évolution clinique.

Gestion des traumatismes et fractures selon la classification AO/ASIF

Les traumatismes représentent une cause majeure d'admission en urgence vétérinaire, particulièrement suite aux accidents de la voie publique. L'évaluation initiale d'un animal traumatisé suit une approche systématique visant à identifier et traiter les lésions mettant en jeu le pronostic vital avant d'aborder les atteintes orthopédiques. L'utilisation de scores de trauma, adaptés de la médecine humaine, permet d'objectiver la gravité des lésions et d'orienter la prise en charge.

Dans le cadre des fractures, la classification AO/ASIF (Arbeitsgemeinschaft für Osteosynthesefragen/Association for the Study of Internal Fixation) constitue un langage international permettant de décrire précisément le type de fracture et d'orienter le choix thérapeutique. Cette classification, initialement développée en médecine humaine, a été adaptée aux spécificités anatomiques des animaux de compagnie. Elle distingue les fractures selon leur localisation anatomique, leur morphologie et leur complexité, avec une codification alphanumérique standardisée.

Les options thérapeutiques pour la stabilisation des fractures se sont diversifiées, allant des techniques conventionnelles comme les plaques vissées et les clous centromédullaires aux approches plus récentes comme les fixateurs externes de dernière génération ou les systèmes verrouillés. Le choix de la technique dépend de multiples facteurs incluant le type de fracture, l'âge et la taille de l'animal, son niveau d'activité et les moyens techniques disponibles. L'objectif est d'obtenir une stabilité biomécanique optimale permettant une mobilisation précoce et une récupération fonctionnelle rapide.

Techniques de réanimation cardio-pulmonaire vétérinaire (RECOVER)

L'arrêt cardio-respiratoire représente l'urgence absolue en médecine vétérinaire, nécessitant une réaction immédiate et coordonnée de l'équipe soignante. Les protocoles de réanimation cardio-pulmonaire (RCP) vétérinaire ont connu une standardisation importante grâce à l'initiative RECOVER (Reassessment Campaign on Veterinary Resuscitation), établissant des recommandations basées sur les preuves scientifiques disponibles et adaptées aux spécificités anatomiques et physiologiques des animaux de compagnie.

Ces recommandations s'articulent autour de cinq domaines clés : la préparation et la prévention, la réanimation de base (compressions thoraciques et ventilation), la réanimation avancée (accès vasculaire, médicaments et défibrillation), le monitoring durant la RCP, et les soins post-réanimation. Les compressions thoraciques constituent la pierre angulaire de la RCP, avec des spécificités selon la morphologie de l'animal : compression latérale pour les chiens à thorax rond, compression directe pour les chiens à thorax plat et compression ventro-dorsale pour les chats et petits chiens.

La qualité des compressions thoraciques représente le facteur pronostique majeur en RCP, avec une fréquence recommandée de 100 à 120 compressions par minute et une profondeur d'un tiers à la moitié du diamètre thoracique.

La pharmacologie de la RCP s'est affinée, avec une place centrale pour l'adrénaline (0,01 mg/kg) administrée toutes les 3 à 5 minutes. D'autres agents comme la vasopressine, l'atropine ou l'amiodarone peuvent être indiqués selon le rythme cardiaque identifié. La défibrillation précoce en cas de fibrillation ventriculaire améliore significativement le pronostic, idéalement dans les trois minutes suivant l'arrêt. Les soins post-réanimation visent à optimiser la perfusion tissulaire, normaliser les paramètres métaboliques et prévenir les lésions cérébrales secondaires, avec un monitoring intensif durant les 48 premières heures.

Imagerie médicale et diagnostic avancé chez les animaux de compagnie

L'imagerie médicale vétérinaire a connu une révolution technologique ces dernières décennies, avec l'adaptation aux animaux de compagnie de techniques initialement développées en médecine humaine. Ces avancées ont considérablement amélioré les capacités diagnostiques en permettant une visualisation précise des structures internes sans recours systématique aux procédures invasives. L'accessibilité croissante de ces technologies dans les cliniques vétérinaires a modifié l'approche diagnostique de nombreuses affections.

Le choix de la modalité d'imagerie repose sur plusieurs critères incluant la région anatomique à explorer, la nature de la pathologie suspectée, l'état clinique du patient et les contraintes techniques ou financières. Chaque technique présente des avantages et limitations spécifiques qui orientent leur utilisation. L'interprétation des images requiert une expertise particulière, justifiant le développement de la téléradiologie vétérinaire permettant l'accès à l'avis de spécialistes à distance.

L'intégration des données d'imagerie dans une démarche diagnostique globale, incluant l'anamnèse, l'examen clinique et les analyses biologiques, permet d'optimiser la précision diagnostique. Les progrès constants dans ce domaine, notamment avec l'émergence de l'intelligence artificielle pour l'analyse automatisée des images, laissent entrevoir des perspectives prometteuses pour un diagnostic toujours plus précoce et précis des affections touchant nos animaux de compagnie.

Applications de l'échographie abdominale dans la détection des masses spléniques

L'échographie abdominale s'est imposée comme un outil diagnostique incontournable en médecine vétérinaire, particulièrement pour l'exploration de la cavité abdominale. Cette technique non invasive, ne nécessitant généralement pas de sédation, offre une visualisation en temps réel des organes abdominaux et de leurs anomalies potentielles. La rate, en raison de sa position superficielle et de son échostructure homogène, se prête particulièrement bien à l'examen échographique.

Les masses spléniques constituent une découverte fréquente lors d'échographies abdominales, qu'elles soient recherchées spécifiquement ou découvertes fortuitement. L'évaluation échographique permet de caractériser ces lésions selon plusieurs critères : leur taille, leur échostructure (hypo, iso ou hyperéchogène), leur homogénéité, leur vascularisation évaluée par Doppler, et leurs répercussions sur les organes adjacents. Ces caractéristiques, bien que non pathognomoniques, orientent vers la nature bénigne ou maligne de la lésion.

L'enjeu principal face à une masse splénique est de distinguer les processus bénins comme les nodules d'hyperplasie ou les hématomes des tumeurs malignes, notamment l'hémangiosarcome dont le pronostic est réservé. Si l'échographie ne permet pas un diagnostic définitif de certitude, certains signes comme l'hétérogénéité marquée, la présence de zones anéchogènes cavitaires ou l'identification de métastases hépatiques orientent vers la malignité. L'échographie interventionnelle avec cytoponction échoguidée peut compléter l'examen, bien que la nature hétérogène des masses spléniques limite parfois la représentativité des prélèvements.

Indications et limites du scanner vétérinaire pour les affections neurologiques

La tomodensitométrie (TDM) ou scanner a révolutionné l'approche diagnostique des affections neurologiques en médecine vétérinaire. Cette technique d'imagerie en coupes transversales offre une visualisation précise des structures osseuses et, dans une moindre mesure, des tissus mous, sans superposition contrairement à la radiographie conventionnelle. Les scanners modernes à acquisition hélicoïdale permettent des reconstructions multiplanaires et tridimensionnelles, améliorant significativement l'interprétation des images.

Les indications neurologiques du scanner concernent principalement l'exploration du système nerveux central, particulièrement en cas de suspicion de processus occupant de l'espace (tumeur, hémorragie), de traumatisme crânien ou médullaire, ou d'anomalies congénitales comme l'hydrocéphalie. Sa sensibilité est maximale pour la détection des lésions osseuses comme les fractures vertébrales ou crâniennes, les otites moyennes et internes, ou les anomalies des foramens intervertébraux en cas de hernie discale. L'utilisation de produit de contraste iodé permet d'améliorer la visualisation des lésions vasculaires ou des ruptures de la barrière hémato-encéphalique.

Malgré ses nombreux avantages, le scanner présente certaines limitations pour l'exploration neurologique. Sa résolution en contraste pour les tissus mous reste inférieure à celle de l'IRM, limitant sa sensibilité pour la détection des lésions parenchymateuses subtiles, des processus inflammatoires diffus ou des anomalies de la substance blanche. La visualisation du tronc cérébral et de la fosse postérieure est également moins performante en raison des artéfacts liés à la densité osseuse environnante. Ces limitations justifient le recours à l'IRM comme examen de choix pour certaines indications spécifiques comme les encéphalites, les myélopathies dégénératives ou l'exploration fine du parenchyme cérébral.

Radiographie numérique DR vs CR pour le diagnostic des affections thoraciques

La radiographie constitue l'examen de première intention pour l'exploration du thorax en médecine vétérinaire. L'avènement des technologies numériques a considérablement amélioré la qualité des images et le flux de travail, avec deux technologies principales : la radiographie numérique indirecte (Computed Radiography ou CR) utilisant des cassettes avec plaques photostimulables, et la radiographie numérique directe (Digital Radiography ou DR) captant directement l'image via des détecteurs plans.

Pour les affections thoraciques, la radiographie numérique directe (DR) offre plusieurs avantages significatifs. Sa résolution spatiale supérieure et son meilleur rapport signal/bruit permettent une visualisation plus précise des structures fines comme les vaisseaux pulmonaires, les bronches ou les détails de la silhouette cardiaque. La dynamique étendue des capteurs DR autorise une meilleure discrimination des différentes densités tissulaires, particulièrement utile pour identifier les opacités subtiles du parenchyme pulmonaire ou les épanchements pleuraux de faible abondance. La dose de radiation nécessaire est également réduite par rapport aux systèmes CR, un avantage tant pour le patient que pour le personnel.

Les systèmes CR, bien que moins performants en termes de résolution et nécessitant une étape supplémentaire de lecture de la plaque, conservent certains avantages pratiques. Leur coût d'acquisition inférieur et leur robustesse les rendent adaptés aux cliniques à budget limité ou aux situations nécessitant des radiographies en conditions difficiles. Pour optimiser le diagnostic radiographique des affections thoraciques, quelle que soit la technologie utilisée, la qualité du positionnement du patient et le respect des paramètres d'exposition adaptés à la morphologie de l'animal restent des prérequis essentiels.

IRM vétérinaire à bas champ vs haut champ pour l'exploration des troubles articulaires

L'imagerie par résonance magnétique (IRM) s'est imposée comme la modalité de choix pour l'exploration des articulations en médecine vétérinaire, offrant une visualisation incomparable des tissus mous intra et péri-articulaires. Les systèmes IRM se distinguent principalement par l'intensité de leur champ magnétique, mesurée en Tesla (T), avec des appareils à bas champ (0,2 à 0,4 T) et à haut champ (1,5 T et plus) disponibles en médecine vétérinaire.

Pour l'exploration des troubles articulaires, les systèmes à haut champ présentent des avantages techniques indéniables. Leur rapport signal/bruit supérieur permet l'acquisition d'images de plus haute résolution, essentielle pour visualiser les structures fines comme les ligaments croisés du genou, le fibrocartilage du ménisque ou le cartilage articulaire. La vitesse d'acquisition plus rapide réduit la durée d'anesthésie et minimise les artéfacts de mouvement. La possibilité de réaliser des séquences avancées comme l'imagerie de diffusion ou la cartographie T2 offre une caractérisation tissulaire plus précise, particulièrement utile pour évaluer les lésions cartilagineuses précoces ou l'œdème médullaire osseux.

Les systèmes à bas champ conservent néanmoins certains avantages pratiques significatifs. Leur coût d'acquisition et de fonctionnement réduit les rend plus accessibles, élargissant l'accès à cette technologie avancée. Les contraintes de sécurité liées au champ magnétique sont moins strictes, facilitant leur installation et utilisation. Pour certaines articulations volumineuses comme l'épaule ou la hanche des grands chiens, l'ouverture généralement plus large des systèmes à bas champ peut faciliter le positionnement du patient. Le choix entre ces deux technologies doit intégrer ces différents paramètres, en fonction des priorités diagnostiques, des contraintes économiques et du type de patientèle.

Endoscopie digestive et prélèvements biopsiques guidés

L'endoscopie digestive représente une avancée majeure dans l'exploration des affections gastro-intestinales, permettant une visualisation directe de la muqueuse et la réalisation de prélèvements ciblés. Cette technique mini-invasive, réalisée sous anesthésie générale, offre l'avantage d'éviter une laparotomie exploratrice dans de nombreuses situations. Les endoscopes souples utilisés en médecine vétérin